MEETING WITH LOUISA

Vous imaginez-vous habiter loin de votre pays d’origine, de naissance, loin de votre famille et de vos amis ? Pour beaucoup cela est un projet et voir même un rêve. Plus jeune, je m’imaginais moi-même habiter loin de la France car je trouvais cela « fun ». Mais en grandissant, je me suis rendue compte que ce n’était pas une mince affaire car c’est un choix ou des sacrifices de tout quitter.

Cependant, d’autres osent et sautent le cap. Pour nous français il n’est plus vraiment difficile de retrouver des ressortissants français à l’étranger car si nous prenons en exemples le Royaume-Uni ou les États-Unis, il y a environ 300 000 français vivants à Londres et 80 000 à New-York !. Londres étant ma deuxième ville de coeur, je m’y rend souvent et je constate a chaque fois qu’il y a énormément de français (étudiants, jeunes travailleurs, touristes). Lorsque je suis dans les rues où dans les métros de Londres, j’ai l’impression d’entendre plus de français que de l’anglais…

A l’heure actuelle, il n’est pas rare de voir de plus en plus de personnes faisant le choix de s’établir ailleurs.

Aujourd’hui, je vous présente Louisa une française qui habite New-York depuis plusieurs années. Elle est aussi la créatrice avec deux de ses amies de The Womanist Podcast, une émission audio diffusée sur internet ou tous les sujets qui concernent les femmes noires et métissées francophones sont abordés (même les moins discutés !). Enregistrée depuis depuis Brooklyn (New-York), c’est un espace qui permet aux auditrices d’échanger et de dialoguer avec les animatrices.


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« Mes grands-parents du côté maternel se sont rencontrés au Viêt-nam durant la guerre d’Indochine et ont vécu la majeur partie de leur vie en République Centrafricaine »

Louisa qui es-tu  ?

J’ai des origines en Afrique de l’ouest mais aussi centrale, en Asie également. J’ai grandi en France et je vis actuellement à NYC. Je travaille pour une startup basée à Brooklyn.

Depuis quand vis-tu aux États-Unis ?

Ca fait plusieurs années que je vis aux USA.

Pourquoi les États-Unis ?

C’est arrivé un peu par hasard. J’étais attirée par les USA quand j’étais ado et j’ai eu l’opportunité de venir m’installer ici, alors je l’ai saisie.

Quelles sont les démarches à suivre afin de s’y installer dans les bonnes conditions ?

Ca dépend dans quel cadre on s’y rend. C’est quand même assez compliqué d’obtenir un VISA pour s’installer aux USA.

Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées ?

Les débuts étaient difficiles : s’installer, trouver un logement, un travail, se retrouver seule loin de ses proches… Mais avec du recul, je trouve que ça en valait la peine, c’est très formateur.

Comment pourrais-tu définir la ville dans laquelle tu vis actuellement ?

Je vis dans le quartier de Bedford-Stuyvesant, historiquement afro-américain mais comme partout à NYC, la gentrification est passée par là. Ca reste quand même un quartier avec une population assez diverse.

Et si nous voulons nous y rendre. Quelles sont les activités à faire ?

Bed-Stuy, c’est assez résidentiel mais y a plein d’endroits sympas comme des restos, des bars etc. Les New Yorkais aiment beaucoup sortir pour aller dans les bars et les restos. Il y a aussi des zones commerçantes avec de grands magasins dans ce qu’on appelle “Brooklyn Downtown”, le centre-ville quoi. J’aime bien aller au ciné à l’Alamo. C’est une salle de ciné où l’on peut manger assis confortablement dans son siège et en regardant un film.

 

The Womanist est l’une de tes créations avec deux autres femmes. En quoi consiste-elle ?

The Womanist Podcast est un podcast qui s’adresse principalement aux femmes noires francophones et qui aborde des sujets qui les touchent.

Ce que j’aime bien dans ce projet c’est le fait que vous traitez tous types de sujets donc même les moins discutés (Tabous) mais vous enregistrez aussi en français depuis un pays anglophone. Ce n’est pas toutes les femmes qui ont la chance de manier la langue de Shakespeare. Il y a-t-il une forte communauté de femmes noires/métissées francophones depuis Brooklyn votre localisation ?

Je ne sais pas trop si une telle communauté existe ni de sa taille mais je connais ou j’ai croisé pas mal de femmes noires francophones ici, à NYC.

 

J’adore les anciennes photos familiales que tu postes sur ton compte Instagram. Quel est ton rapport avec les membres de ta famille et en particulier tes grands-parents ? Quelle est aussi l’histoire familiale ?

Merci. Mes grands-parents du côté maternel se sont rencontrés au Viêtnam durant la guerre d’Indochine et ont vécu la majeur partie de leur vie en République Centrafricaine.

La guerre d’Indochine qui à opposé la France et l’Indochine s’est déroulée entre 1940 et 1954. Pour renforcer l’armée française qui était en manque d’effectif, la France à fait appel a des soldats noirs africains et nord-africains. Cette guerre arrive alors que la Seconde Guerre Mondiale est encore proche. Cette deuxième guerre mondiale avait laissé de nombreux traumatismes et pertes. La France devait se reconstruire et les hommes ne s’engageaient plus vraiment dans l’armée.

La France engage donc des hommes venus d’Afrique qui leur coûte « peu chers ». Ces hommes s’adaptent très vite au pays et apprennent plus facilement que prévu la langue locale. Ainsi, il était courant de voir des tirailleurs sénégalais entretenir ou se mettre tout simplement en couple avec des femmes vietnamiennes qui donneront naissance aux enfants afro-asiatiques. 

On rapporte que les soldats africains n’ont pas du tout été traité (discrimination) de la même manière que les soldats européens/métropolitains. Beaucoup n’ont pas été payé et leurs présences sur le front n’ont pas du tout été reconnus. Beaucoup ont été abandonnés à la fin de la guerre. Il y a eu une absence totale de reconnaissance et de prise en charge.

Il me semble que c’est ta jolie maman qui est métissée vietnamienne et centrafricaine. Sais-tu comment elle a vécu en tant que femme métisse afro-asiatique à l’époque ? Puisque nous avons totalement conscience que les couples mixtes et la diversité en général n’avaient pas les mêmes places ou considérations qu’a l’heure actuelle.

Je ne sais pas vraiment, il faudrait que je lui demande. Il y a eu pas mal d’Asiatiques qui se sont installés en Afrique à l’époque, et ce métissage n’était donc pas totalement quelque chose de rare.

Je me souviens de ton dernier voyage à Hanoi (Viêt-Nam). Quelle est ton rapport avec tes origines ?

Je ne parle pas le vietnamien malheureusement. Je me suis rendue là-bas pour la première fois en décembre 2016 pour découvrir le pays justement, en tout cas m’imprégner visuellement et physiquement. Pour rencontrer ce côté de ma famille également.

Combien de langues parles-tu ?

Cinq mais pas toutes au même niveau.

Quel est ton plat traditionnel favori ?

Oh la la, j’en ai plusieurs mais si je devais en choisir un, ce serait la sauce gombo accompagnée de bâtons de manioc et de plantain frit.

Que nous soyons en Centrafrique, au Bénin ou encore au Vietnam. Quelles sont les premières choses à découvrir (Activités, Lieux, Gastronomie…) ?

Alors là, je ne saurais pas trop vous dire. Généralement, quand je voyage, quelque soit le pays, je reste loin des activités touristiques. J’aime bien vivre à la façon locale.

Nous ne pouvons pas ne pas remarquer t’as chevelure ! Quel est ta routine soin pour cheveux ?

Elle est très simple, j’en fais le moins possible. Je lave mes cheveux une fois par semaine. J’ai la chance d’avoir accès à un sauna à la salle de sport que je fréquente. Du coup, les jours de shampoing, je fais un masque que je laisse dans mes cheveux assez longtemps et j’en profite pour aller au sauna pour maximiser les effets du masque. Je me fais couper les cheveux tous les six mois, ça c’est super important. Quand je me le faisais pas, mes cheveux avaient tendance à casser.

Quel est ton rapport avec tes cheveux, as-tu une relation particulière avec ?

Pas du tout. Je suis contente d’en avoir et je suis consciente que ça peut être un atout beauté mais j’adore voir une femme avec les cheveux courts ou encore complètement rasés. En gros, les cheveux, ce n’est pas ce qu’il y a de plus important pour moi.

Ton secret beauté de grand-mère ?

Je ne pense pas en avoir. En tout cas, j’essaie d’utiliser le maximum de produits naturels. Mon gommage préféré est un mélange que je fais moi-même à la maison; miel, sucre roux et quelques gouttes d’huile d’olive.

Quel est la pièce fétiche de t’a garde-robe ?

Mon pantalon cargo camouflage.

Quelles sont tes adresses shopping ?

Je n’en ai pas vraiment. J’ai d’ailleurs du mal à faire du shopping parce que je n’ai pas encore trouvé la marque qui ferait les vêtements dont je rêve.

 Quelles sont les choses qui te rendent triste ?

Les injustices. La condition humaine. Les gens qui manquent d’intégrité. Le mensonge.

Lors des Bad Days, que fais-tu pour te remonter le moral ?

Ca dépend… Manger de la glace (vegan), regarder des séries, ou faire du sport. Ca peut aussi être écouter de la musique qui me met de bonne humeur, ou prendre soin de moi tout simplement.

Combien de pays as-tu déjà visité et quel ont été tes meilleures destinations ?

Je ne sais plus combien, il y en a eu beaucoup. Ma destination préférée, Dakar.

Est-il important de voyager ?

Oui! Il y a une époque où c’était même vital pour moi.

Le dernier livre que tu as lu ?

“La vie devant soi” de Romain Gary.

 

Quelles sont tes passions ?

Je ne sais pas si j’ai des passions mais j’ai des centres d’intérêt, oui, comme les arts visuels (photo et vidéo).

Quelles sont tes influences musicales ?

Elles sont très variées. J’aime les oldies africains, j’aime la musique latine mais aussi le hip-hop et le RnB, ou encore la deep et l’afro house.

Quelle est ta devise ?

Fais de ton mieux avec ce que tu as.

L’objet dont tu ne te sépare jamais ?

Mes clés, je suppose.

Quelle est la chose qui te rend fière aujourd’hui ?

Le chemin que j’ai parcouru et que je parcoure toujours pour me rapprocher de la meilleure version de moi.

Quelle est la femme qui t’inspire le plus ?

Moi-même.

Que penses-tu de la condition des femmes en général ?

Oh la la, c’est un long sujet. Disons que le monde irait mieux si les femmes en prenaient le contrôle. lol

Sources : Consulats, Jeune Afrique, RFI Afrique

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR OXYBEL ANDIE 

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