Les Brésiliens du Togo

 

Hello tout le monde, comment ça va ? Comment ce début de mois de l’année 2020, a commencé pour vous ?

Pour ma part, je me remets tout doucement, d’une opération des dents de sagesse.

Car oui, j’ai enfin exfiltré les 4 dents qui me causaient du tort, depuis un bon moment.

Si ce n’était qu’une petite opération médicale, c’est la première fois que je me faisais opérer, qu’on me réalisait une anesthésie générale ou que je me réveillais en salle de réveil (oui comme dans les films) …

Ceci dit, aujourd’hui, je vais aborder la culture, oui, encore et toujours. En effet, je vais vous parler des descendants de Brésiliens au Togo.

Comme vous le savez déjà, je suis d’origine togolaise par ma mère. Et à de nombreuses reprises, j’ai plus ou moins été en contact ou du moins, en lien avec des compatriotes togolais, qui étaient descendants d’esclaves brésiliens affranchis.

Ces descendants sont très nombreux au Togo, mais aussi au Bénin, au Nigeria et au Ghana. Mais étant donné que je souhaite me concentrer sur mon pays maternel, qui est encore assez méconnu.

Je vais restreindre mon champ d’action, essentiellement sur les afro-brésiliens du Togo.

 

Qui sont-ils ?

Ce sont tout simplement des hommes et des femmes, dont les ancêtres ont été déporté jusqu’au Brésil, et qui sont ensuite revenus sur la terre africaine.

On les appelle, les « Brésiliens », les « Agudas », ou encore les « Retornados » qui veut dire en français, les « revenants ».

Lors de la traite négrière, des millions d’esclaves africains ont été déportés vers les Amérique. Les trafiquants allaient particulièrement chercher ces hommes dans le golfe du Bénin, car on y appréciait les qualités.

Ce golfe du Bénin, comprend donc les pays actuels, tels que le Bénin, le Togo, le Ghana et le Nigeria.

Le golfe du Bénin en carte. Le golfe du Bénin, c’est aussi une partie du golfe de Guinée.

Pour les esclaves emmenés de force au Brésil, ils ont durement travailler dans les plantations brésiliennes, dont les maîtres étaient des colons portugais.

Ils ont cohabiter avec d’autres communautés humaines, dont les amérindiens et les créoles (enfants de colons européens, nés dans les colonies).

Qui dit cohabiter ensemble, dit brassage culturel, tant au niveau des relations inter-ethniques, puisqu’il y a eu des unions entre esclaves noirs et esclaves amérindiens, et même avec des maîtres européens. Mais on parle aussi de brassage culturel au niveau de la culture du pays, soit les aspect musicales, religieuses, culinaires, vestimentaires, littéraires…

 

D’après mes recherches, ces retours en Afrique n’ont pas seulement eu lieu, lors de l’abolition de l’esclavage au Brésil (1888). Car même avant cette date, des maîtres affranchissaient leurs esclaves, et ils les autorisaient à retourner sur leurs terres.

Ces affranchissements avaient surtout eu lieu lors des révoltes d’esclaves.

La révolte des Malé en 1835 fut l’un des éléments déclencheurs de ces retours.

Ainsi, en 1835, ce serait entre 3 000 et 8 000 esclaves africains de la côte des esclaves (région de Bahia) qui seraient retourné dans le golfe du Bénin.

 

La désillusion ?

En obtenant leur liberté, ces esclaves espéraient retourner dans la terre mère, et vivre leurs derniers jours, dans un continent où ils seraient libres.

Cependant, il existe de nombreuses réflexions ou interrogations sur ces retours.

Car en effet, les écrits attestent qu’il y a eu beaucoup de désillusions, que certains de ces ex esclaves se sont fondus dans les populations locales, tandis que d’autres se sont imposé ou ont contribué à de nouvelles traites humaines…

Les Afro-brésiliens avaient crée une société nouvelle, au sein de la société togolaise. Ils avaient construis des églises ou écoles pour leurs propres enfants, avec des enseignements de qualité, en langue portugaise. L’éducation y était très importante au sein de la communauté, et les enfants (en particulier les garçons) étaient fréquemment envoyé à l’étranger, pour perfectionner leur éducation.

On dit aussi que certains d’entre eux, avaient même la possibilité de faire des allers-retours entre Bahia et le Togo. La-bas, ils rendaient visite à leurs famille et amis, restés au Brésil. 

Enfin, les Brésiliens avaient aussi du mal à s’adapter dans leur nouveau pays d’accueil. Car le mode de vie des populations locales était différent de leur mode de vie au Brésil. On parle alors d’un décalage au niveau de l’environnement, de la langue, du style vestimentaire, de l’habitat ou encore de la nourriture.

 

 

Un retournement de situation ?

Francisco Felix de Souza né en 1754, serait un homme né à Salvador de Bahia (Brésil) d’un père portugais et d’une mère esclave indigène.

À l’âge adulte, il s’installe dans le golfe, ou il a établi ses bureaux. Il a vécu successivement au Bénin, au Togo et au Nigeria, ou il a épousé de nombreuses femmes et eu de nombreux enfants.

Ainsi, il aurait effectué de nombreux trafics humains, ou il a fourni de nombreux esclaves aux négriers, en partance vers les Amérique.

Et c’est là que le paradoxe se trouve, car les Brésiliens étaient justement retourné en Afrique, afin de retrouver la liberté et de vivre sans oppression.

Sauf que certains d’entre eux, ont tout simplement reproduis le schéma esclavagiste, qu’ils avaient eux-mêmes subis.

Ces émancipés étaient donc devenus des alliés des colons où ils s’enrichissaient dans les comptoirs des commerces des esclaves.

Autre brésilien retourné au Togo et qui effectuait des activités dans le commerce des esclaves : Francisco Olympio Silva

Francisco serait né à Salvador de Bahia au Brésil, est fût le fondateur de cette grande famille brésilienne en Afrique.

Son petit-fils né sur le sol togolais, deviendra le premier président de la République togolaise.

 

Les descendants

Les descendants de ces esclaves brésiliens affranchis sont nombreux au Togo.

On peut les retrouver dans les anciennes villes commerciales : Lomé, Agbodrafo, Aného…

On reconnaît aussi les familles brésiliennes à travers leurs patronymes : De Souza, d’Almeida, Olympio, Santos, De Campos…

Les traces de ces influences brésiliennes-portugaises, se ressentent aussi à travers l’architecture de certaines villes togolaises. Ainsi, il n’est pas rare de retrouver des églises de style portugais ou des anciennes maisons de types coloniales portugaises.

Sur la scène politique togolaise, le premier président du pays, considéré comme le père de l’indépendance, n’était autre que Sylvanus Olympio, petit-fils de Francisco Olympio Silva.

 

 

Puisque j’ai la chance de construire chaque jour, une petite communauté, à travers le blog et mes autres réseaux sociaux.

Certains d’entre vous qui ont des origines togolaises-brésiliennes, ont accepté d’apporter une petite contribution à l’article.

Commençons avec Naomi, qui est canadienne d’origine togolaise par ses deux parents. Du côté de sa mère, la famille est descendante d’une femme brésilienne.

Melissa d’Almeida, qui a été élue Miss Togo-France Europe 2013, est d’origine togolaise par son père et franco-martiniquaise par sa mère.

Comme vous pouvez le voir, son patronyme est d’Almeida et sa famille est originaire de la ville d’Aného. Une ville ou de nombreux Brésiliens s’étaient établis, lors de leur arrivée au Togo.

Enfin, Maéva de Souza est togolaise et béninoise, dont la famille paternelle descend de Francisco Félix de Souza.

J’espère que cet article aura su vous apprendre une nouvelle chose ! Merci à Naomi, Mélissa et Maéva pour leur contribution. 

Je vous dit à la prochaine fois pour un autre rendez-vous culture ♥️

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2 commentaires

  1. Bonjour Andie,

    J’ai bien aimé ton article sur les descendants afro brésiliens du Togo. Étant née au Togo et ayant moi même un patronyme d’Almeida, j’ai voulu en savoir un peu plus. Mon père me parle souvent de la ville d’Aneho, du peuple Guin, etc…
    Fort intéressant de connaître l’histoire via ton blog.

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