Dimanche soir, alors que je regardais le magazine « Histoire d’Outre-mer » sur la chaîne France O.
J’apprenais que la mère du mannequin Noémie Lenoir est une femme victime du scandale des « enfants de la creuse ».
Sa mère Réunionnaise était issue d’une famille de 17 enfants et avait commencé à travailler à l’âge de 14 ans. Alors qu’elle était nourrisse dans une famille à la Réunion.
Des personnes sont venus approcher ses parents afin de leur demander si leur fille (mère de Noémie) pouvait venir à Paris pour travailler.
À l’âge de 16 ans elle se retrouve donc en France, dans un foyer de la creuse où elle apprendra à coudre, à cuisiner, à bien se tenir…
J’étais toute surprise mais aussi émue de voir toutes ces personnes victimes de ce trafic témoigner, y compris le témoignage de Noémie.
Noémie, je l’a connais à travers ses nombreux clichés et en tant que l’unes des seuls mannequin noires françaises. Issue d’un milieu modeste, elle est repérée à l’âge de 17 ans. Elle pose pour de célèbres photographes et part vivre à New-York.
Je dis toujours que nous sommes tous plus ou moins touché par l’actualité et tous ce qui se passe autour de nous. Nous avons tous un vécu, une histoire et nos aînés aussi. Tous les jours dans la rue, nous croisons de simples personnes, des hommes, des femmes, des enfants, des SDF, des immigrés…
On se met à les critiquer sans moindres raisons mais on ne s’imagine pas par quoi ces personnes sont passés. Nous ne savons pas par quels moyens ils sont arrivés là où ils en sont.
J’étais toute émue mais aussi fière pour elle et sa mère. Car elle révélait pour la première fois cette partie de son histoire personnelle mais aussi de celle de sa mère. Pour la première fois, nous nous sommes pas arrêté sur le fait qu’elle était réunionnaise de par sa mère et métropolitaine par son père.
Derrière son héritage réunionnais, il y ‘avait une histoire, une histoire très douloureuse. En venant sur ce plateau donc, je pense qu’elle honorait ses racines, son histoire et tout simplement sa mère.
Je rappelle qu’entre 1963 et 1981 plus de deux mille enfants réunionnais ont été arrachés de leur île natale la Réunion afin de repeupler les campagnes désertés par ses habitants comme la Creuse. Cette politique avait été instauré par Michel Debré, ministre à l’époque et avait pour objectif de donner « une meilleur éducation et avenir » pour ces enfants.
Malheureusement, beaucoup ont été victimes de violences, agressions sexuels, maltraitances, abus et j’en passe. Tous cela passés sous le silence des autorités…
Je me suis senti très émue car étant la fille d’une homme guadeloupéen arrivé en France a l’age de 17 ans pour le service militaire. Etre arraché de son pays, sa culture, sa famille et ses amis, ce n’est pas du tout facile. Aussi, d’autres membres de ma famille avaient eux été victimes de ce qu’on appelle le BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer). Ce bureau avait permit à la migration de plusieurs antillais, guyanais et réunionnais vers la France afin de combiner les emplois non exercés par les « français » métropolitains. Mais a quel prix ?


Donc voila. J’ai tenu a partager avec vous cette grande découverte en espérant que tous ces actes, faits et événements dans le passé ne soient plus dissimulés et cachés.
Et je veux dire aussi que nous enfants d’immigrés en France ou ailleurs, il est important de savoir d’ou l’ou vient. Rien ne sert de renier, cacher ou mépriser notre identité car tôt ou tard on devra y faire face. Et il ne suffit pas seulement de créer une politique de métissage, de sa « beauté » ou de ses « bienfaits ». Nous en avons la preuve vivante que tout ce qui est beau n’a pas forcément de racines positives. Peace and Love
2 commentaires
Je suis très émue par ton article. Savoir d’où l’on vient…. mais d’où vient-on finalement? Des freres et sœurs issues de même parents ressentent-ils leurs origines de la même manière? Savoir d’où l’on vient… c’est un sujet tellement vaste et qui peut-être aussi tellement douloureux que peu parviennent à y faire face..
Surtout pour nous enfants d’immigrés. Ou avons-nous notre véritable place dans cette société ? C’est une question difficile